Si on évoque Ash Olsen, « rappeuse non conventionnelle » est un euphémisme. La plupart des articles consacrés à cette Norvégienne de 22 ans à la carrière en pleine explosion le rappellent, et ils n’ont pas tort. Après avoir grandi dans une ferme de Fredrikstad, une zone rurale à une heure d’Oslo, elle se prit de passion pour le skateboard et la musique n’avait plus, alors, beaucoup de place dans sa vie. Mais un seul morceau, écouté une seul fois – Only God Can Judge Me de Tupak – changea sa vie : elle rentra chez elle, s’enregistra en rappant sur ce morceau, publia le résultat sur YouTube et rien ne fut plus comme avant.
Elle se dévoua alors corps et âme à son art, dévorant les discographies de Tupac et Biggie Smalls, apprenant l’anglais dont elle ne parlait pas un mot et allant jusqu’à le perfectionner d’un léger accent américain. Tenace, dédiée à sa tâche, Ash Olsen n’a rien laissé se mettre en travers du chemin de son ambition, et certainement pas les moqueries qu’une jeune femme blanche qui tente de prouver son talent dans le rap peut subir. Le dernier mot fut pour elle : les labels commencèrent à se battre pour la signer en 2020, et elle reçut un accueil plus que chaleureux de tous : radios, critiques et fans.
Ses paroles ne manquent ni de culot ni d’audace, à l’image d’une artiste dont les titres de morceaux et d’albums sont imprimés EN CAPITALES, mais sa musique possède également un aspect moins brutal, plus doux, comme en témoigne la guitare acoustique lente et mélancolique de « WILDIN », ou le romantique slow jam d’ »HORIZON ». Mais c’est bien quand elle fait dans le brut de décoffrage qu’Ash Olsen excelle vraiment, et son premier album « ASHY » qui affole les compteurs des plateformes de streaming et lui vaut l’invitation d’un fleuve de festivals confirme que son décollage est loin d’être achevé. « Je me suis dit : et puis merde, je vais juste essayer de le faire. » Voilà comment elle décrit son engagement dans le rap. Un choix qui s’est avéré très judicieux.